4 056
modifications
(→TEXTE) |
(→TEXTE) |
||
Ligne 33 : | Ligne 33 : | ||
== TEXTE == | == TEXTE == | ||
''Début au noir. Un fond sonore émerge progressivement évoquant | ''Début au noir. Un fond sonore émerge progressivement évoquant un univers martelé et des pistons à pression. Des voix, des cris, des rires imprègnent l'ambiance d'une tension ludique, productive et affairée. Puis la voix de l'animateur attire l'attention.'' | ||
VOIX DE L'ANIMATEUR (''voix d'animateur-radio, la nuit, feutrée, caressante, calme''): Bienvenue, mesdames, messieurs, au Cracked Boiler, un bar louche et | VOIX DE L'ANIMATEUR (''voix d'animateur-radio, la nuit, feutrée, caressante, calme''): Bienvenue, mesdames, messieurs, au Cracked Boiler, un bar louche et hors connexion, caché dans le Londres sordide des Seven Sisters où grouillent les pauvres, les imbéciles, les rejets, les malades, les sadiques et les petits criminels. Je suis votre hôte pour la soirée et tout au long de ce jeu hors-norme qui promet d'être... disons... éprouvant, je serai vos yeux, vos oreilles et la voix qui dictera vos gestes. Certains n'en sortiront pas indemnes. Vous en avez acceptez les risques, alors... restez à l'écoute et dès à présent qui de Florin ou de Mustang, sera proclamé roi du monde invisible. Merci de déposer dans le bunker tout objet sonnant, wifiant, alertants, bip-bipant, à voile ou à vapeurs. Nous vous rappelons, derniers mortels des temps modernes, que The Cracked Boiler est la seule zone invisible et indétectable par aucun des droïdes, robots ou machines qui nous gouvernent. | ||
Le temps est brumeux dehors. Tellement brumeux que l'on n'y voit pas ses propres pieds... | Le temps est brumeux dehors. Tellement brumeux que l'on n'y voit pas ses propres pieds... C'est donc avec misère que je parvins finalement à entrer dans notre cher repaire: un bar en sous-sol situé dans une région malfamée de la ville, loin des hommes d'affaires en complet sombre, malette en main, loin des grands magasins où les femmes de notables dépensaient de faramineuses sommes pour chopper le parfum à la mode. Ce style d'endroit où ces même citadins auraient probablement hurlé au monstre, à l'assassin, au suicide si par malheur ils y déposaient un pied. Enfin, je divague. | ||
C'est donc avec misère que je parvins finalement à entrer dans notre cher repaire: un bar en sous-sol situé dans une région malfamée de la ville, loin des hommes d'affaires en complet sombre, malette en main, loin des grands magasins où les femmes de notables dépensaient de faramineuses sommes pour chopper le parfum à la mode. Ce style d'endroit où ces même citadins auraient probablement hurlé au monstre, à l'assassin, au suicide si par malheur ils y déposaient un pied. Enfin, je divague. | |||
Tout cela pour dire, chers amis, que je venais d'entrer par la petite porte faiblement éclairée, que je m'avançais vers un trône de fortune, un bon vieux fauteuil en cuir aux accoudoirs de bois, un petit air de jazz ajoutant à l'air ambiant une note langoureuse... En m'y déplaçant, je constatais que nombre d'habitués étaient déjà installés à leur place et vaquaient aux affaires louches. Parmi eux, je reconnus Lewis et sa compagne, Marie, petits producteurs de substances illicites qui avaient tout deux retiré leur masque à gaz et sirotaient je ne sais trop quel alcool. D'un bref signe de la main, je retirai mon chapeau pour les saluer et, à leurs tour, ils me rendirent mon salut. Je continuai d'avancer et croisai Lust, une gamine de dix-sept ans qui vend son corps. La petite, en pleurs, portait la marque d'un coup sous l'œil gauche. Un autre client mécontent? Décidément, elle avait le don d'exaspérer les pires salauds. Je la saluai, chapeau à la main. Elle me répondit timidement. Je continuai ma route en savourant l'idée de consoler la pauvre, tout à l'heure. Je finis par arriver devant un podium: MON podium. Je gravis les quelques marches en prenant mon temps, retirant méticuleusement mon manteau, pour prendre confortablement place sur MON fauteuil, MON trône. De ma table, je pouvais obeserver toute a faune et ses bassesses. Je commandîs un whisky au barman tout en attendant l'arrivée de mes trois fidèles acolytes. Seuls se présentèrent Tompson et Ashton. Pas de Mustang en vue. | Tout cela pour dire, chers amis, que je venais d'entrer par la petite porte faiblement éclairée, que je m'avançais vers un trône de fortune, un bon vieux fauteuil en cuir aux accoudoirs de bois, un petit air de jazz ajoutant à l'air ambiant une note langoureuse... En m'y déplaçant, je constatais que nombre d'habitués étaient déjà installés à leur place et vaquaient aux affaires louches. Parmi eux, je reconnus Lewis et sa compagne, Marie, petits producteurs de substances illicites qui avaient tout deux retiré leur masque à gaz et sirotaient je ne sais trop quel alcool. D'un bref signe de la main, je retirai mon chapeau pour les saluer et, à leurs tour, ils me rendirent mon salut. Je continuai d'avancer et croisai Lust, une gamine de dix-sept ans qui vend son corps. La petite, en pleurs, portait la marque d'un coup sous l'œil gauche. Un autre client mécontent? Décidément, elle avait le don d'exaspérer les pires salauds. Je la saluai, chapeau à la main. Elle me répondit timidement. Je continuai ma route en savourant l'idée de consoler la pauvre, tout à l'heure. Je finis par arriver devant un podium: MON podium. Je gravis les quelques marches en prenant mon temps, retirant méticuleusement mon manteau, pour prendre confortablement place sur MON fauteuil, MON trône. De ma table, je pouvais obeserver toute a faune et ses bassesses. Je commandîs un whisky au barman tout en attendant l'arrivée de mes trois fidèles acolytes. Seuls se présentèrent Tompson et Ashton. Pas de Mustang en vue. |