Je veux

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Variation sur un même thème (la santé mentale et le suicide)


Astrid: Je veux

Maxime: Pas

Maya: Peut-être

Maxime: Je ne sais plus

Astrid: Je veux juste la paix!

Maya: Dormir

Maxime: Sauter

Astride: Partir

Maxime: Rester

Maya: Mourir


Les lumières de l’hôpital s’ouvrent. Seul cette espace est éclairé. Maya est assise sur son lit.


Maya: Je suis prête… Enfin, je crois.


Astrid se lève de son siège et se retourne vers la personne assise à côté d’elle.


Astrid: Je suis prête! Je te dis que je suis prête! Je suis prête à voler de mes propres ailes! T’es qui pour me dire comment vivre ma vie?! Je vais partir un moment donné que tu le veuilles ou pas. Toutes. Tu seras toujours mon bébé…

Maya: *rire* Mon bébé… C’est comme ça que ma mère m’appelle. En fait, je pense qu’elle ne veut pas me voir grandir ou peutêtre que grandir a une autre signification dans mon cas…

Maxime: Grandir… J’étais supposée avoir un brillant avenir devant moi, être la grande fille à ses parents qui les ferait vivre… Je suis sortie de ce milieu là pour ouvrir mes horizons. Maintenant, je suis la belle de service. Je suis partie avec lui puis là, à quoi je sert? À rien. Je suis la belle femme au foyer qui sort seulement quand le frigo est vide.

Astrid: Ben oui, c’est ça! Regarde même pas c’est qui qui te parle te parle! C’est peut-être une ado qui a vraiment besoin d'argent! Mais non, môssieur se promène avec une Rolex, mais est trop cheap pour me donner deux piastres!

Maya. J’ai pas besoin de tout ça, j’ai pas besoin de 500 fleurs et ballons qui trainent dans ma chambre! Ni des 21 peluches qui ramassent la poussière et encore moins des 37 livres que je ne vais jamais lire! L’infirmière entre dans la chambre avec une pile de peluches.

Marie-Pier. Regardes ce que j’ai pour toi.

Maya. J’en veux pas, j’en ai pas besoin!

Marie-Pier échappe les peluches.

Marie-Pier. Mais Maya…

Maya. Non, si vous voulez vraiment me montrer que vous m’aimez, laissez-moi sortir de l’hôpital des fois au lieu de m’ensevelir de cadeaux.

Maxime. J’ai pas besoin d’amour, right? J’ai juste besoin de quelqu'un avec qui je vais me sentir en sécurité, non? Diego apparaît côté court.

Astrid. Les premiers jours de ma fugue, j'avais déjà reçu plein de messages comme: “Hey, t’es où?” Ou encore: “On s’ennuie full de toi!” Mais comme de personnes que je connaissais à peine. C'est pour ça que j'ai fini par jeter mon cell au vidanges. Fuck les réseaux sociaux, pis fuck les faux amis! Ceux qui voulaient vraiment me retrouver me retrouveront anyway.

L’infirmière. Est-ce que je peux faire quelque chose pour toi?

Maya. Ce que je voudrais, tu ne peux pas me le donner.

L’infirmière. Ah, Maya, il ne faut pas voir ça…

Maya. Voir quoi? Voir ma fin comme ça? Voir que j’aurai jamais pu faire un saut en parachute ou juste conduire un jour? Tu peux pas comprendre.

L’infirmière. Je comprends très bien Maya, mais…

Maya. Non, tu comprends pas. Moi je me renderai jamais à l’âge où tu es. T’as peut-être des enfants, un mari ou une maison. Moi, eh bien je vais jamais savoir c'est quoi que de fêter sa majorité. J’ai plus le contrôle de mon corps. Il y a un mois c’était mes pieds, maintenant, c'est tout ce qui se trouve en dessous du bassin que je ne sens plus.


Diego pose sa main sur l'épaule de Maxime. Maxime sursaute.


Maxime. Qu'est-ce que tu fais ici?

Diego. Je te cherchais.

Maxime. Puis tu t'es dit que j'étais clairement ici.

Diego. Non je...

Maixme. Tu..?

Diego. C’est facile de localiser les personnes de nos jours. Maxime. Tu... J’ai juste besoin d’être seule un moment Diego. Pourquoi?

Maxime. Pour… Je sais pas, me ressourcer...

Diego. En sautant en bas du pont? Écoutes, depuis que tu es parti, tu sais, j'ai beaucoup réfléchi et...

Maxime. Ouais, t'as penser à tout ça puis tu t'en veux et...

Diego.Tu n'as pas l'air de me croire...

Maxime. C'est la même chanson à toute les fois.

Diego. Donc tu ne veux pas que...

Maxime. Lâches-moi, okay? Ça marche plus entre nous deux… Diego. Qu’est que tu me raconte là?

Maxime. C’est fini Diego.

Diego. C’est quoi?

Maxime. C’est… Diego saisit Maxime à la gorge et la penche au-dessus du vide.

Diego. C’est quoi, Max?

Astrid. Je me rapelle des personnes qui me répettaient sans cesse que j'avais une famille parfaite, que comparés à leur parents, les miens étaient des dieux, mais ça là, c'est de la bullshit! Moi j'envihais mes amis qui avaient une vie mouvementée ou qui avait des parents pas nécessairement parfaits. J'espérais vivre un peu d'action ou tout simplement avoir une vie moins banale. Mais non, je devais rester la petite fille parfait à sa môman!

Diego. T’as-tu toujours le goût de me laisser tomber, hein?

Maxime. Diego lâches-moi, s'te plaît.


Diego lâche Maxime. Celle-ci se frotte la gorge et regarde le vide.


Diego. Tu voulais sauter? Eh bien, vas-y! Saute! Qu'est-ce que tu attends?! Hein? QU'EST-CE QUE TU ATTENDS? TU VAS ME LE DIRE?

Maxime. Je sais pas... J'ai...

Diego. Own, t'as peur? Own so sweet! T'as toujours été lâche.

Maxime. Moi lâche? Ouais, peut-être, mais on parlera pas de toi. Diego se rapproche lentement de Maxime.

Diego. Lâche? C'est qui qui recule en ce moment, hein?( À deux pouce du visage de Maxime) Bou!


Maxime tourne la tête. Diego saisit Maxime par le menton.


Diego. Tu me regardes quand je te parle!

Maxime Lâche-moi!

Diego. Tu me regarde! (Il tourne la tête de Maxime de force) Tu sais quoi? J'ai jamais vu un visage aussi pathétique. *rire* Regarde-toi! (Il tourne sa tête

face à l'eau) Ouais, je comprend pourquoi t'as le goût de sauter.

Astrid. C’est silencieux. C'est calme. C’est une étrange sensations. Je sais pas comment vous expliquer le sentiment que je vis en ce moment. Il n’y a plus de personne pour me bousculer sans s’excuser parce qu’ils sont trop pressés de se rendre au travail, mais j’ai faim. J’aurais dû m’apporter des provisions ou au moins plus d'argent. *ricane* Ça me rappelle la fois où j’avais pleuré à l’école parce que je trouvais pas ma collation. Un maudit bébé gâté. Je suis peut-être juste pas capable d’apprécier ce que j'ai.

Maya. Je me souviens de quand je marchais sur l’herbe, de cette sensation de liberté. Maintenant, tout ce que je peux faire c'est voir, de ma fenêtre, les personnes marcher et courir puis de m’imaginer le bonheur qu’ils peuvent ressentir. Marie-Pier. Maya, il n’y a personne qui t’empêche de sortir dehors, de sentir l’air frais, d’aller au cinéma ou encore au restaurant. Maya. Non je ne peux pas, je…

Marie-Pier. Les barrières sont dans ta tête. Tu peux vivre une vie tellement remplie en quelques mois que tu auras l’impression d’avoir vécue cent ans!

Maya. Peut-être, t’aurais dû me le dire plus tôt. Là, c’est trop tard. Je suis prête, enfin, je crois. Mourir

Maxime. Rester

Astride. Partir

Maxime. Sauter

Maya. Dormir

Astrid. Je veux juste la paix!

Maxime. Je ne sais plus

Maya. Peut-être

Maxime. Pas

Tous. Je veux