Comme pelleter les nuages, ou numéroter les sapins, faut être innocent pour s'embarquer dans une job pas de fin.

Y'a rupture entre mon gendre et moi, et ça crée des tensions. Plus la colère et l'incompréhension grimpent, plus les mots dépassent la pensée, les coups se font hargneux, douloureux, désespérés. Mon gendre est navrant d'insensibilité et d'égocentrisme. Il ne voit pas la femme exceptionnelle à ses côtés. Il lui reproche sa lenteur et son manque de stabilité, lui l'hypactif toqué. Leur couple se déchire gravement, devant les enfants. Il la mine, jour après jour. Elle se soumet invariablement. Ma fille durcit alors sa position. Elle reprend le camp de son homme, malgré les constats affligeants qu'il nous offre. Elle me fait comprendre que je suis devenue persona non grata chez elle. Elle refuse que je vienne chercher la petite pour des sorties, que je l'amène dormir chez moi.

Je ne peux pas concevoir qu'il sera le père de mes petits enfants. C'est le pire homme que je connaisse. Comment puis-je respecter sincèrement le choix de ma fille quand c'est ce que je pense de lui? Cet homme est déviant et malade. Il sucera à ma fille toute la substantifique moëlle. Il l'isole déjà de nous. Il va continuer à la pomper comme jusqu'à la rendre malade. C'est clair. À en mourir??? Je lui pardonnerais jamais. Je lui enlèverais les enfants, c'est clair. Il n'aurait pas la capacité de s'en occuper seul. Enfin, pas ctel qu'il est aujourd'hui. Il est sombre et malfaisant. Depuis on entrée dans la famille, il crée tensions et divisions au nom d'une religion selon laquelle l'athéisme me condamne, faisant de moi une disciple du diable.

Plaidoyer pour athée : l'athéisme est une posture digne de respect. Malgré vos croyances, ça ne fait pas de moi un suppôt de satan.

CREDO - Credo pour une grand-mère édifiante: je suis un modèle de femme positivement fort pour vos enfants. Je resterai pour eux une protectrice, un guide auprès de qui ils trouveront refuge et réconfort. Parce que c'est que je suis, fondamentalement.

C'est à ça qu'il s'attaque. Je crois que nous avons le devoir, lui et moi, d'apprendre à se respecter. D'apprendre à se faire confiance mutuellement, sincèrement. Par amour des miens, et pour le bonheur de Noémi, je crois cela possible. J'aimerais formuler le chemin à suivre pour le visualiser, le rendre tangible, ouvert, accessible.

En bout de ligne, je réalise que je passe encore par Chibougamau pour aller à L'épiphanie. Le problème ne vient pas que mon gendre soit ceci ou cela, ou qu'elle et lui me prennent pour ceci ou cela. Le plus essentiel est que je crois que ma fille est dans l'erreur, qu'elle s'est trompée d'homme et qu'elle et ses enfants sont en danger. Voilà ce que je me sens incapable de lui dire, de peur de me tromper, de peur qu'elle se sente non soutenue dans ses choix, de peur qu'elle se braque d'avantage, de perdre à tout jamais les enfants...

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