C'était viscéral. Il mentait sur tout, sur la moindre banalité juste pour préserver sa face de bon père de famille. Ma mère s'en plaignait sans jamais le condamner, claironnant son désaccord sans réagir, parlant à travers son chapeau sans faillir. Ma mère était une dinde, mon père un fin renard qui a nourri la même idée fausse à propos de lui-même toute sa vie. C'était le pire des prédateurs, invisible et vicieux. Je l'adorais. Il a été un père proche et bienveillant. Je n'ai rien vu. Dinde de mère en fille.

 La Terre à Pete