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  • Inspiration - Piste musicale: Rang de Basanti(6:03), de Daler Mendhi et K.S. Sitra, Album: Colors of India Music.

Bousculant la scène d'ouverture (avec changement d'éclairage pour le grand jour), Simone sautant hors du cercueil se met à courir autour de la scène avec sa lourde valise, lançant des cris de clown folle dans les airs, accompagnée par une musique foraine et d'un bruitage urbain d'une ville frénétique : klaxons de voitures, cris de marchands, vols d'avions, pas humains (et autres? Vaches sacrées?) sur les trottoirs, crissements de pneus... Nous sommes à Meerut, près de New Delhi! Pendant ce temps, les acteurs ramassent cercueil et lampions et quittent rapidement la scène.

Simone, dans le brouhaha de son déplacement scénique, semble se battre comme un diable dans une énorme cité asiatique contemporaine, mimant de traverser une intersection en évitant les véhicules, se battant pour avancer sur un trottoir bondé, sa valise l'encombrant considérablement.

  • proposition, des personnages en silhouette noire peuvent passer rapidement sur scène, créant une ambiance de grande populace et de vie sociale frénétique, mais n'enlevant pas l'attention mise sur Simone)

La nuit tombe peu à peu sur la ville.

  • éclairage diminuant, phares de voiture, bruitage nocturne, etc.

Simone se cherche un endroit pour passer la nuit. Trois panneaux de bois viennent peu à peu former à l'avant-scène une chambre ouverte au public. La structure doit donner un sentiment d'étroitesse modérée. On entend Simone, cachée derrière le panneau de fond, qui semble discuter avec le propriétaire de l'hôtel. (voir Cadre-Simone I)

  • Pendant ce discours, l'éclairage diminue sur scène pour se concentrer sur la petite chambre. Dans cette chambre, on retrouve un lit, une petite table de chevet et un homme-patère, tout habillé de noir, visage couvert, avec un crochet à manteau dans le front (c'est lui qui personnifiera le manteau de lion).
  • Autre proposition scénique : le dialogue entre le propriétaire et Simone peut se dérouler à jardin ou à cour, du côté de l'entrée de la chambre, afin que le spectateur puisse voir la scène. Alors, la chambre peut être plongée dans le noir et l'on ne voit que la projection de la traduction : ce n'est que lorsque Simone entre dans la chambre que l'éclairage se fait sur la chambre, augmentant ainsi la surprise du décor et de l'homme-patère. À noter que ce dernier effet d'éclairage peut être aussi utilisé si le dialogue Propriétaire-Simone est joué derrière le panneau du fond, tel que précédemment proposé.

Simone : Do you have any room for the night? How much money for a room? English? Speak English, do you? Criss, just a little seconde que j'find mon dictionary... Bon, voilà! Euh... Esti... (À traduire en Hindi, à dire en saccades, la traduction pouvant être projetée, selon le désir de mise en scène, sur le mur du fond de la chambre ou sur le devant du lit) Avez-vous une chambre disponible pour la nuit? (on entend une voix d'homme répondre par l'affirmative) Combien pour la chambre? (Réponse) Merci! Thanks beaucoup!

Voix hindie,la retenir au dernier instant : Seriez-vous une certaine Simone Poupoune?

Simone: Oui, pourquoi?

Voix hindie: Nous avons reçu une lettre pour vous.

Simone: Une lettre? Pour moi? (un peu surprise, en français pour elle-même) Ah non, pas lui. Mais comment il fait pour me retrouver chaque fois? L'Asie, c'est pas assez grand pour se perdre? (reprenant en hindi, au propriétaire) Merci! Merci beaucoup! Bonne nuit!

Rituel de la valise. *Transition musicale: Isqoqodo (3:06), Album: Spirit of Africa

Simone se faufile entre deux panneaux et entre dans la chambre exigüe. Posant sa valise sur le lit, elle commence à sortir quelques trucs et à les poser à divers endroits dans la chambre (cadran, lunettes énormes et nez de clown sur le bureau, souliers près de la porte. Elle sort ensuite un manteau de fourrure fauve, qu'elle va accrocher à l'homme-patère. Elle retourne à sa valise, en sort encore quelques effets personnels. Puis, elle tombe sur une enveloppe, qu'elle regarde sans l'ouvrir, ne sachant trop quoi faire avec. Elle hésite, la laisse tomber sur la table de chevet, retourne à la valise, hésite, regarde la lettre de loin, retourne à la lettre, revient, fouille le fond de sa valise et en sort un bonnet de nuit ridicule, ferme sa valise et la pousse sous le lit. Elle se glisse sous les draps et se plante le bonnet sur la tête. Elle essaie de s'endormir, mais fixe la lettre sur la table. Elle se retourne, faisant dos à l'enveloppe. On sent qu'elle est préoccupée. Elle retourne la tête et fixe la lettre, comme si elle ne pouvait s'empêcher d'y penser, incapable de résister à la curiosité de l'ouvrir, mais dans la peur d'y trouver quelques mauvaises nouvelles. Elle finit, poussant un ample soupir, par céder à la tentation et prend l'enveloppe, qu'elle ouvre. Elle déplie une lettre. À mesure qu'elle lit en silence, le texte est projeté, paragraphe par paragraphe, avec date et signature, sur le bout du lit, qui fait face au public.

Chère Simone...

C'est une lettre de Jules, qui lui donne des nouvelles de la production, lui avoue qu'elle lui manque, que les vieux vont bien même s'ils se fatiguent de plus en plus. Il lui rappelle qu'elle est attendue à Montréal, ne serait-ce que pour voir le spectacle et donner son avis qui comptait pour tout le monde dans la troupe, et venir leur dire un petit bonjour en même temps. Qu'elle fera partie à jamais de leur famille... Bla-bla-bla

À ton bon souvenir, Jules. XXX

Elle plie la lettre et la pose sur la table de chevet. On sent que la lettre l'a profondément émue, torturée, abattue. Cela dure un moment, durant lequel, surprise, le manteau (l'homme en noir l'enfilant) se met à bouger. Subtilement d'abord, puis de plus en plus amplement. Le numéro clownesque commence dès lors que, d'abord distraite par ses réflexions, Simone remarque le mouvement du manteau. D'abord curieuse, elle s'approche doucement, à quelques centimètres du manteau, qui reste immobile depuis un moment. Elle l'observe sous toutes ses coutures, comme doutant soudainement que le manteau a réellement bougé et si tout cela n'est pas dû à son imagination trop fertile. Elle finit par s'en retourner vers son lit, agacée par sa folie imaginaire. Dès qu'elle est retournée, le manteau en profite pour s'avancer vers elle et grogne légèrement. Simone s'immobilise, le manteau aussi! Simone se retourne lentement, voyant le manteau immobile se revire encore, le manteau bouge, Simone se retourne par l'autre côté, manteau immobile, se revire encore. Simone feint d'aller au lit quand le manteau, d'un coup, voyant que Simone s'en va, lâche un grand grognement! Simone sursaute, saute et tombe dans son lit, se retourne, fait face au manteau qui s'est mis à quatre pattes et qui s'est transformé en un terrible lion de Némée, le crochet à manteau devenant peut-être une terrible corne.

LE COMBAT COMMENCE!!!!! Jeu de la porte. Jeu du lit.

Simone finit par attraper le lion et l'étouffe. Simone, serrant toujours férocement le manteau, sort la valise de sous le lit et y enferme rapidement le lion, de peur qu'il ne re-sorte! Fermant enfin la valise, Simone la pousse sous le lit. Essoufflée, le coeur pompant, elle se calme, regarde sa chambre. Tout va bien. Elle reprend son bonnet, tombé dans la bataille. Elle retourne dans son lit, replante son bonnet sur sa tête, se calme en jouant avec son nez rouge. Tout va bien. Tout va mieux, du moins. Simone se couche, l'éclairage diminue jusqu'au noir. (effet sonore) Dodo!



Suite à Acte I - Scène 2 - Répétition I Retour à Ouverture - Marche funèbre Retour à L'Anneau désert - ProdÉcriture