@Hubert Lenoir, fils fictif

                                                                                                J'écris au diable
                                                                                                  Pour l'éduquer.

Pour éduquer ce diable de fils qu'il m'importe de former mieux que tout homme. J'ai un jeu d'amour|haine avec ce nouveau fils que la vie met sur ma route. Et qui ne se laisse mener par personne. Voici l'histoire d'un diable qui se débat dans la vie [bénite] de ce monde, du nouveau millénaire, sourd, aveugle, muet sur les réelles conditions de son existence. Je l'ai nommé personne pour n'en blesser aucun.


Il y a plusieurs années, peut-être quinze ans, j'ai passé un été à visualiser un être abjecte, une entité noire et malveillante. Je lui ai même donné un visage flou avec un dessin au petit point trouvé dans un magazine, que j'ai collé sur mon journal de bord. Une figure sombre et louche qui a personnifié le diable, tout l'été sans que je parvienne à lui donner un nom. Il hantait mes textes, mes lettres, mes flashes... Elle me revient ce soir comme elle m'est revenue le jour où j'ai entendu parlé de ce jeune chanteur transgenre, Hubert Lenoir. Ç'aurait pu être le nom de mon diable. Des années plus tard, après avoir renoncé 1000 fois à finir ce texte, le nom d'Hubert Lenoir s'imposait pour ce personnage de diable, me poussant encore une fois à remettre sur le métier mon ouvrage.

Cher fils, je t'écris pour dire ce qu'il se doit, pour moi, pour endiguer puis évacuer discours intérieurs, angoisses, bas instincts, et tout ce qui te façonne et que je devine, que je ressasse comme un lavage sur le spin dans le plus vite. Il y a bien longtemps que je t'ai visualisé dans la vie d'Inès, et te voilà, angoissé et paranoïaque, hyperactif, toqué mais désireux de bien faire. Je vois bien ce qu'elle aime en toi, mais c'est à des années lumière de mes façons de faire. Nos rapports ont pas fini de clasher. Fallait s'y attendre. Pardon d'avance pour tout ce qui te blessera malgré moi.

Tuile du jour: Retour sur ta rigidité d'hier: Débarque de tes grands chevaux | La Terre à Pete